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Le Camp de concentration de Dachau

21 juillet 2009

AVRICOURT

Ce village aujourd'hui partagé entre les département de la Meurthe-et-Moselle et de la Moselle a un statut tout à fait particulier dans l'histoire de la France mais aussi dans celle de ma famille. 

L'histoire d'Avricourt (Wikipédia):

L'ancienne commune d'Avricourt faisait partie du département de la Meurthe, dans l'arrondissement de Sarrebourg et le canton de Réchicourt-le-Château.
Elle fut atteinte par le chemin de fer en 1852 avec la création d’une gare éponyme, la mise en service dans sa totalité de la ligne Paris-Strasbourg étant l’œuvre de la compagnie des chemins de fer de l’Est...

En 1871, lors de l'annexion de l'Alsace-Lorraine, la nouvelle frontière fut fixée le long de la voie ferrée de Paris-Strasbourg côté Lunéville. Les installations de la gare d’Avricourt (qui prend le nom d'Igney-Avricourt) restent françaises.


C'est alors, après la défaite de 1870 que mes arrières grand-parents quittèrent, comme beaucoup d'autres Lorrains à l'époque, la région de Metz dont ils étaient originaires pour s'établir en France, au plus près de leur région natale, à Igney-Avricourt, côté français.

La commune d'Avricourt fut donc scindée. Le bourg d’Avricourt devint allemand et s'appela Deutsch-Avricourt, nom germanisé en 1915 en Elfringen, la commune d’Igney resta française. Par contre les Allemands exigèrent des Français la construction (terminée en 1875), entièrement à leurs frais, d’une immense gare en territoire allemand à seulement 1,3 km de la française et à 800 m de la nouvelle frontière.

  Deutsch_Avricourt1
Sauf pour l'Orient-Express créé en 1883, les trains français (Compagnie de l'Est) circulant à gauche en provenance de Lunéville et Nancy avaient pour terminus la gare de Deutsch-Avricourt dont tous les panneaux étaient écrits en allemand et aucun en français.

    Deutsch_avricourt3
Les passagers étaient débarqués et aussitôt le train français repartait à vide stationner en gare d'Igney-Avricourt. Les passagers, après avoir franchi les contrôles allemands de police et de douanes, attendaient la mise à quai du train allemand (compagnie Elsass-Lothringen) qui partait en circulation à droite pour Sarrebourg et Strasbourg.

Deutsch_Avricourt_plan_gare13Deutsch_avricourt

Lors de la déclaration de la guerre de 1914, Avricourt se retrouva tout naturellement en première ligne.

Et c'est précisément ce moment là que choisit mon père pour venir au monde à Avricourt, sous les bombes, le 14 août 1914.

Carte_Avricourt_1918_00021

En 1919, lors de la restitution de l'Alsace-Lorraine à la France, la division d'Avricourt fut maintenue en créant deux communes côte-à côte, une dans chaque département, en Moselle et en Meurthe-et-Moselle. La gare de « Deutsch Avricourt  » est devenue « Nouvel Avricourt ».

Mon grand-père fut, entre les deux guerres, employé par les Compagnie des chemins de fer de l'Est puis la SNCF et était chef de gare à Avricourt.

Le 18 juin 1944, le wagon plombé dans lequel se trouve mon père et qui l'emmène vers Dachau s'arrête le long du quai de la gare de Nouvel-Avricourt.

Il jette un mot sur la voie qui sera retrouvé et transmis à ma mère indiquant simplement qu'il est en route pour l'Allemagne.

  Deutsch_avricourt119
   
Aujourd'hui, les deux gares existent toujours, mais celle de Nouvel-Avricourt est désaffectée, n'ayant bien entendu plus aucune utilité.

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28 avril 2009

Le convoi du 18 juin 1944 : celui de mon père....

Voici le récit de Joseph SANGUEDOLCE, qui fut détenu à Compiègne et à Dachau en même temps que mon père.

Ils furent déportés à Dachau le 18 juin 1944, avec les 1.200 combattants du Bataillon FFI d'Eysses.

Leur camarade Georges CHARPAK a également témoigné sur ce convoi.

Le trajet de ce convoi

Trajet Compiègne Dachau 

Le départ de Compiègne

Compiegne Dachau 18 6 44 203

En gare de Compiègne, un jeune officier SS nous harangue : «Vous n'avez aucune   chance de vous évader, mais en cas de tentative dans un wagon, nous doublerons le nombre de détenus de celui-ci. Si, par contre, un détenu parvient à s'évader, nous en fusillerons dix, si dix s'évadent, nous fusillons tout ce qui reste dans le wagon.»

Élevant encore la voix, il conclut: «Si tous les détenus d'un wagon s'évadent, nous fusillons tout le convoi».
Nous sommes 100 par wagon, nous avons réussi à rester ensemble. 100 par wagon, 20 de plus que lors du voyage d'Eysses-Compiègne, je ne sais comment nous pourrons nous organiser.
Il n'est pas question de nous étendre ni même de nous asseoir dans ce wagon à  bestiaux de 9 m 34 de long sur 2 m 60 de large, nous disposons de 0 m 25 chacun. Il faudra régler rapidement cette question vitale, car si le trajet dure aussi longtemps que le précédent, nous ne tiendrons pas. Avant même de partir, nous suffoquons dans le wagon où l'air ne pénètre que par les deux vasistas grillagés et par quelques fentes dans les parois.

La voie ferrée au départ de Compiègne
                               
 Compiègne Voie ferrée 105

Dès que le convoi s'ébranle, le comité de direction donne des recommandations  en tenant compte de l'expérience vécue dans le voyage d'Eysses-Compiègne. Il faut manger de suite, car dans quelques heures, il sera impossible d'avaler une seule bouchée. Nous devons conserver au maximum le peu d'eau qu'on nous a remis.
Des groupes de dix sont constitués avec un responsable par groupe. Les décisions qui seront prises devront être appliquées par tous. Tout ravitaillement qui pourra nous parvenir sera remis au collectif qui établira les modalités de distribution.
Ces directives sont transmises par l'intermédiaire des chefs de groupe. Il n'y a pas d'opposition.
Le train roule depuis quelques heures et chacun cherche à se caser comme il peut.
Pour le moment, quelques détenus seulement sont assis, le reste est debout. Au fond du wagon, le collectif de direction discute ferme, une grave décision doit être   prise, doit-on ou non tenter l'évasion ? Après les menaces du lieutenant SS, notre décision sera vitale pour le reste du convoi.
Si nous réussissons l'évasion, et je pense que ce sera possible, et si les SS appliquent leur décision, ce sont 1900 personnes qui seront fusillées. Et s'il nous a bluffés ? Si ce n'est qu'une manoeuvre d'intimidation ? Si nous reculons, nous prenons la responsabilité de priver 100 patriotes de la possibilité de reprendre la lutte. La décision est grave, mais il faut trancher, car après la frontière, l'évasion ne sera plus possible.
L'ordre me parvient: «Nous n'avons pas le droit de prendre la responsabilité de sacrifier 1 900 camarades. Nous connaissons les SS, le risque est trop grand, il faut abandonner le projet d'évasion.» La pince que j'avais soigneusement cachée jusqu'à cet instant au péril de ma vie, cette dernière chance de liberté, je la jette par le vasistas. Nous ne sommes pas nombreux à connaître les préparatifs d'évasion, ni l'abandon du projet.
                               DCF 1.0
Un groupe de quatre jeunes résistants faisant partie du réseau F.T.P.F. de Lyon reste au milieu du wagon. Un camarade prévient le collectif de direction que ces camarades creusent un trou dans le plancher pour s'enfuir.
Que faire ? Le problème est grave, la décision est cornélienne: laisser tenter l'évasion sans nous et nous sommes victimes des représailles, les suivre, c'est le reste du convoi qui risque d'être victime.
Un camarade est mandaté pour discuter avec eux. Ils ne répondent pas et continuent de creuser. Alors, le service d'ordre intervient pour empêcher de valeureux et courageux combattants de tenter l'évasion .
(J'ai revu deux camarades de ce groupe. Ils ne nous pardonnent pas d'avoir pris cette décision. Nul ne saura jamais qui a eu raison. Je pense que les SS, aux abois, n'auraient pas hésité à mettre leur menace à exécution)
Jusqu'à Avricourt, le train, sous la responsabilité des officiers allemands, est convoyé par les miliciens italiens en chemises noires.

La gare de Deutsch-Avricourt (ou Nouvel-Avricourt) avant la guerre de 1914       

        Deutsch Avricourt2 

                                                 

La carte


(Je ferai un billet particulier sur la gare d'Avricourt qui se trouve être celle ou mon grand-père était chef de gare.)

Aux arrêts, nous réclamons de l'eau et malgré les menaces des fascistes, ils laissent passer quelques bouteilles du précieux liquide rapidement réparties entre groupes. Nous avons droit à quelques cuillerées d'eau, ce qui n'apaise pas notre soif mais permet de tenir.
Notre initiative de répartir équitablement l'eau qui nous parvient est heureuse; je me demande ce qui se produirait s'il en était autrement.
La deuxième nuit, nous franchissons le Rhin. Le train s'arrête de plus en plus souvent, parfois des heures entières. Ces arrêts, en plein jour, sont insupportables, la chaleur est étouffante, des camarades suffoquent et tombent, nous les soulevons et les conduisons vers les vasistas jusqu'à ce qu'ils reprennent connaissance.
Ceux-là ont droit à une cuillerée d'eau pour finir de les ranimer. La décision est prise de procéder à la rotation des places le long des parois du wagon pour que   chacun puisse bénéficier à tour de rôle de l'air qui passe entre les fentes des planches disjointes. Ces emplacements privilégiés permettent, lorsque le train roule, de mieux respirer. Cette directive est contestée par certains qui ont ces  places privilégiées. Malgré quelques réflexions, chacun se plie à la discipline.
Le manque d'oxygène, la chaleur suffoquante et les odeurs nauséabondes nous  asphyxient de plus en plus, les forces commencent à nous abandonner. Les jambes de certains camarades enflent, atteintes d'oedèmes. Si le voyage continue, ils risquent de mourir.
Pourrons-nous tenir jusqu'au bout ? Mais où se situe le bout ?
Nous ressemblons à ces carpes qu'on vient de sortir de l'eau. Nous n'avons rien  mangé depuis deux jours, cela n'a pas d'importance, nous n'avons pas faim. Mais respirer de l'air pur, boire une bonbonne d'eau, voilà qui serait délicieux.
Le train s'arrête à nouveau, mirage ou miracle, notre wagon est bloqué juste en face d'une énorme bouche d'eau destinée au ravitaillement des locomotives. L'eau coule à plein sans arrêt. Un cheminot allemand est là. Je crie «wasser trinken», il nous regarde, sans se presser, il remplit un seau d'eau et s'approche du wagon, mais un schupo l'interpelle, il n'insiste pas et se retire lentement. Nos bouches sèchent, avides de cette eau limpide qui coule et se perd, n'ont plus la force de saliver.
Le train reprend sa course vers la destination inconnue. Les deux litres d'eau qui nous ont été remis à Karlsruhe ont été bus, il ne reste plus une goutte de liquide depuis longtemps.
Ce voyage est interminable, se terminera-t-il ? Nous entrons dans une lente agonie, chacun essaie de résister pour retarder la mort. C'est à mon tour de m'asseoir. Je m'assoupis, mais la soif est trop forte, je reste un long moment immobile.

Mon esprit s'évade.... 
.....je reçois un coup de coude, «arrête de remuer», me dit mon voisin.
Maintenant, c'est le silence. Le train continue vers cette destination mystérieuse que nous n'atteindrons peut-être jamais. Denis donne des signes inquiétants: depuis de nombreuses heures, il ne réagit plus. Son groupe le soulève et le tient à hauteur du vasistas; il est relayé par d'autres camarades. L'espoir de redonner vie à Denis revient, il bouge, il essaie de sourire. Pour le moment, nous pouvons encore intervenir, mais pour combien de temps ?
Nous ne pourrons pas tenir, nous sommes complètement épuisés. Malgré cela, dès qu'un camarade tombe, nous trouvons assez de force pour le porter au vasistas.
Au moment où tout semble fini, au troisième jour de ce voyage en enfer, le ciel  vient à notre secours. Une abondante pluie d'orage se met à tomber, cette pluie bienfaisante rafraîchit le wagon et déjà nous laissons pendre par les vasistas les  chemises que nous suçons avidement.
Avec des gamelles, nous décidons de recueillir les gouttes d'eau qui tombent à la hauteur des vasistas, nous récupérons la valeur totale d'un quart de litre. Cela donne droit pour chacun de nous à une cuillerée d'eau de pluie. Nous sommes en Bavière, nous approchons de Munich.

Ce nom de ville résonne dans ma tête, Munich...
Dans une heure ce sera mon tour d'aller prendre ma ration d'air, j'étouffe et mes jambes deviennent de plus en plus lourdes. A Munich, Daladier capitulait. La paix pour un siècle. Un an de lâche soulagement et c'est la drôle de guerre.......
C'est au tour de notre groupe de prendre sa ration d'air. Un peu d'oxygène, la vie revient, nous reviendrons aussi, le plus difficile pour le moment est de retourner à notre place. Cent hommes dans un wagon prévu pour huit chevaux, c'est peu pour chacun de nous.
«Et si on nous conduisait au stalag, nous serions sauvés».
Mon esprit vagabonde mais la dure réalité me réveille. Après
de nouvelles manoeuvres, dues à l'approche d'une gare secondaire, nous arrivons à Dachau. 

La gare de Dachau aujourd'hui

  Dachau gare 234
Les portes s'ouvrent, les SS et les schupos hurlent, nous arrachent des wagons et nous mettent en rangs. Des gens qui attendent à la gare nous regardent; certains ricanent; la plupart restent indifférents : ils sont blasés.
Épuisés, le visage repoussant de saleté, les yeux hagards, les commissures des   lèvres recouvertes de bave séchée, titubant, nous sommes ivres de cet air vivifiant.
«Los, los ! » crient les SS.
Il faut faire vite. Malgré les cris, nous partons lentement en direction du camp.

Le trajet présumé de la gare au camp.

image      

Les plus valides aident les autres à supporter cette marche. Quelques détenus se jettent dans les flaques d'eau boueuse pour se mouiller les mains et la figure, les coups de schlag les relèvent.
Dachau, ce nom évoque quelque chose. Je demande à Favro s'il connaît. Sa réponse vient, sèche et sans équivoque «on est foutu». Ainsi, grâce à notre organisation et à notre discipline, nous arrivons tous vivants à Dachau. De nombreux camarades sont mal en point mais vivants.
Le camp a belle allure. Nous apercevons les miradors, les doubles rangées de fil de fer barbelé et sur la porte, une immense inscription en fer forgé «Arbeit macht  frei». (le travail rend libre)

                             Dachau arbeit 3

Les baraques sont bien alignées, au fond du camp s'élève une immense cheminée, sans doute celle des douches; les allées, les pelouses vertes et les parterres de fleurs sont soigneusement entretenus.
     Dachau lager cloture 0008

Tout indique l'ordre et la propreté.
Mais pourquoi donc Favro a-t-il dit «qu'on est foutu ?»

Extrait de l'ouvrage : " La Résistance à Dachau-Allach, contre la mort programmée"
Joseph SANGUEDOLCE
Éditions Médiris
25, rue Félix Brun
69007 LYON

27 avril 2009

Le voyage 1

Chronologie de convois partis du camp de Compiègne Royallieu
(d'après Xavier Leprêtre dans "Même au péril de leur liberté" et
André Poirmeur dans "Compiègne 1939-1945")

1942

  • 20 mars. 178 détenus juifs partent pour Drancy.
  • 27 mars. premier convoi de la Déportation: 1112 juifs sont envoyés à Auschwitz.
  • 5 juin. Un millier d'hommes environ sont déportés à Auschwitz.
  • 6 juillet. 1024 hommes sont déportés à Auschwitz.
  • 23 septembre. Un groupe de déportés part pour Brunswick.
1943
  • 13 janvier. Des centaines d'hommes sont déportés à Buchenwald.
  • 23 janvier. Un millier d'hommes environ embarque dans un convoi à destination d'Oranienburg.
  • 24 janvier. Départ du train vers Oranienburg. 230 femmes sont déportées à Birkenau Auschwitz II.
  • Février. Départ de groupes pour Buchenwald.
  • 5 mars. 300 Africains raflés à Marseille rejoignent l'Organisation Todt.
  • 22 mars. Déportation de groupes à Buchenwald.
  • 6 et 9 avril. Déportation de groupes à Buchenwald.
  • 16 avril. 1200 hommes sont déportés à Mauthausen.
  • 20 avril. 1500 hommes sont déportés à Mauthausen.
  • 28 avril. Un petit groupe d'hommes et 213 femmes sont déportés à Ravensbrück.
  • 8 mai. Départ de groupes pour Buchenwald.
  • 25 juin. 962 hommes sont déportés à Buchenwald.
  • 18 juillet. Départ d'un convoi vers l'Allemagne.
  • 2 septembre. 898 hommes sont déportés à Buchenwald.
  • 3 septembre. 293 hommes sont déportés à Flossenburg.
  • 11 septembre. 1200 détenus sont déportés en Allemagne.
  • 17 septembre. 1100 hommes sont déportés à Buchenwald.
  • 23 septembre. Départ d'un groupe pour Buchenwald.
  • 20 octobre. Départ d'un convoi pour Buchenwald.
  • 29 octobre. Quatre convois se rejoignent à la gare dans la matinée. 912 déportés sont envoyés à Buchenwald.
  • 21 novembre. Départ d'un groupe important pour l'Allemagne.
  • 23 novembre. 30 Anglaises ou Américaines sont transférées à Vittel.
  • 9 décembre. Départ d'un groupe de déportés vers l'Allemagne.
  • 15 décembre. 921 personnes sont déportées à Buchenwald.
1944
  • 17 janvier. 1128 internés sont déportés à Buchenwald.
  • 22 janvier. 1803 personnes sont déportées à Buchenwald.
  • 24 janvier. 121 femmes sont déportées à Ravensbrück.
  • 27 janvier. 1580 hommes sont déportés à Buchenwald.
  • 31 janvier. 958 femmes sont déportées à Ravensbrück.
  • 17 et 22 février. Départs de plusieurs petits groupes vers Neuengamme. Ces déportations se poursuivront jusqu'en mai.
  • 2 mars. Début de la déportation de détachements de 50 détenus pour Sarrebrück puis Mauthausen.
  • 23 mars. 1500 hommes environ sont déportés à Mauthausen.
  • 27 mars. 90 détenus traversent Compiègne par petits groupes vers la gare. Ils seront déportés vers une destination inconnue.
  • 5 avril. 1500 hommes environ sont déportés à Mauthausen.
  • 17 avril. Un convoi de femmes quitte Compiègne pour Ravensbrück.
  • 27 avril. 2254 personnes sont déportées à Auschwitz puis à Buchenwald le 12 mai.
  • 12 mai. 2055 personnes sont déportées à Buchenwald.
  • 21 mai. Un groupe de détenus est déportés vraisemblablement à Flossenburg.
  • 27 mai. 1500 personnes sont déportées à Mauthausen.
  • 6 juin. 1200 hommes sont déportés à Neuengamme.
  • 18 juin. 2145 personnes sont déportées à Dachau (convoi de mon père).
  • 2 juillet. 2166 hommes sont déportés à Dachau. 536 d'entre eux meurent asphyxiés ou tués au cours du trajet (train de la mort).
    convoi-02
  • 8 juillet. Un groupe de femmes est déporté à Ravensbrück.
  • 15 juillet. 1000 hommes environ sont déportés à Neuengamme.
  • 18 juillet. Un groupe de femmes est déporté à Ravensbrück.
  • 28 juillet. 1000 hommes environ sont déportés à Neuengamme.
  • 11 août. 1650 détenus sont déportés à Buchenwald. Le camp de Royallieu compte alors 1722 internés.
  • 16 août. 1250 hommes embarquent en forêt de Compiègne, près du carrefour Bellicart. Ils partent le lendemain matin 17 août. Ce sera le dernier convoi pour Buchenwald.
  • 17 août. 100 femmes arrivent de Paris dans quatre autobus. Elles repartent du camp pour Ravensbrück par le même moyen de transport.
  • 26 août. 300 hommes partent pour l'Allemagne. Les cheminots de la SNCF conduiront le train dans les lignes alliées. Le convoi est arrêté et libéré à Péronne.
26 avril 2009

Mon voyage à Dachau 1 : l'Arrestation et Compiègne

   

l'Arrestation et Compiègne

J'ai commencé ce voyage à Compiègne.

Il était entré dans la résistance en juillet 1943 après avoir obtenu son diplôme d'ingénieur de l'école des Arts et Métiers de Châlons s/ Marne (à l'époque, Châlons en Champagne aujourd'hui).

Chalons_A_M_108

Il faisait alors partie de l'ORA, Organisation de Résistance de l'Armée.

Carte_FFI_R2          Carte_FFI_V1             

Il fut arrêté par la Gestapo le 13 mai 1944 avec une vingtaine d'autres officiers démilitarisés, près de la mairie.

Chalons_110

ou près de l'église. Les circonstances et les conditions de cette arrestation me sont inconnues..

Chalons_111

Il fut vraisemblablement détenu dans la prison de Châlons s/ Marne avant d'être transféré au camp de Royallieu à Compiègne quelques jours après.
Ci-après quelques photos de ce camp tel qu'il était à l'époque :

Les barraques

Camp_Royallieu2           Camp_Royallieu4

Camp_Royallieu_baraques          Camp_Royallieu_casernement

Un des miradors

Camp_Royallieu_mirador       Camp_Royallieu_vue_du_camp


Vue panoramique du camp et Vue aérienne


Camp_Royallieu_Pano              Camp_Royallieu_photo_aerienne

Le Plan du Camp

Camp_Royallieu_plan

et puis quelques photos du même camp en 2004 :

Camp_Royalieu_01                            Camp_Royalieu_03

Camp_Royalieu_05                            Camp_Royalieu_06

Camp_Royalieu_Appel_09                                Camp_Royallieu_stele

La place d'appel                       La stèle érigée à proximité du camp

Le Camp de Compiègne était, comme Drancy, une des anti-chambres des camps de concentration ou d'extermination nazis.
Il était administré et gardé par les allemands (la Wehrmacht, contrairement à Drancy gardé par la police française) et il s'agissait essentiellement d'un camp de transit.
Le régime y était très dur, mais les déportés qui sont revenus d'autres camps de concentration s'en souviennent plutôt comme un régime supportable en comparaison de ce qu'ils connurent ensuite.

Au moins deux raisons à cela :

  1. Ils étaient toujours sur le territoire français et les perspectives d'évasion semblaient plus réalistes (certains détenus creusèrent même un tunnel).
  2. Ils avaient encore, pour certain d'entre-eux, des contacts avec leur famille ou au moins avec l'extérieur.

Ceux qui ne connurent que le camp de Compiègne en on gardé un souvenir beaucoup moins 'idyllique'

Mon père eut connaissance du débarquement Allié en Normandie à Compiègne mais il n'eut pas la possibilité de communiquer avec sa famille.
 
Il fut déporté par le train du 18 juin 1944.

10 mars 2005

Création


Après le décès de mon père il y a un an, je suis tombé, dans ses papiers, sur quelques documents remontant à la période de la dernière guerre.

Aussi loin que je me souvienne, j'ai su que mon père avait été déporté au camp de concentration de Dachau.
Mais il n'en parlait quasiment jamais.
Les seules 'anecdotes' plus ou moins connues concernaient :
- son arrivée au camp, lorsqu'il avait tenu tête au SS qui lui affirmait, en déchirant une photo de famille, qu'il ne reverrait plus jamais ses enfants.
- son alliance qu'il a conservée en l'avalant et en la 'récupérant' à chaque fouille.
- son 'évasion' avec l'aide de la Croix Rouge, après la libération du camp par les américains. Là je ne comprenais pas vraiment ni le pourquoi, ni le comment de cette évasion, après sa libération...
J'allais oublier un incident qui s'était produit dans les années 70 lorsque j'étais tombé par hasard sur une photo de mon père prise peu de temps après son retour (il ne pesait plus alors que 37 kg pour 1m75). S'en apercevant, ma mère me l'avait reprise vivement.
Cette photo a disparu depuis.

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Le Camp de concentration de Dachau
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